J'aurais aimé, berger, croiser les hautes plaines de mon pas allongé sur la sciure des oueds poussant avec mon chant les troupeaux de lumière et l'horizon tremblant comme unique frontière De l'océan de sable aux ports de terre sèche où l'ombre et l'eau mêlée aux fèces des troupeaux ont engendré d'azur les homins du désert j'aurais appris le chant des fleuves souterrains Et la lune tranchante aux horizons offerts aurait bercé mes nuits de violettes parures aux infinies courbures en hanches déployées aux caresses inlassables des milles doigts du vent J'aurais traceur d'étoiles en route vers le sud cherché parmi les sables ces royaumes perdus dont le vent porte encore au plus fort des tempêtes la longue plainte nue du glaive en coeur qui bat Et les trésors enfouis sous des siècles de dune ces perles de lumière au plus profond des sables j'en aurais fait cadeau au vent et à la lune la nuit réinventée couché face aux étoiles Ainsi redessinée de ces lettre de feu m'ouvrant alors les bras comme on ouvre une tombe l'azur m'aurait aimé en fils de la lumière Et il m'aurait bercé la plus tendre des mères Au bout de mon voyage couché contre une racine au milieu des forêt d'écorce et de lumière à l'absolu des vents aux rêves abolis la mort m'aurait choyé à perte d'infini